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5. Population active et chômage


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5.1 Les différents types de travail

Différents types de travail coexistent. On trouve

Diverses organisations du travail peuvent également être rencontrées. Deux grands types d’organisation sont opposés, avec d’un côté le taylorisme et de l’autre le toyotisme :


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5.2 L’évolution de la population active


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5.2.1 Evolution de la population

Le baby boom après 1945 donne un essor important de la population. Cependant cette population importante a une moindre fécondité. La population continue d’augmenter de plus en plus faiblement jusqu’en 2035. La baisse de la fécondité correspond à des changements sociologiques, en particulier au travail des femmes. Cette baisse de fécondité n’est pas forcément une fatalité, elle dépend de l’organisation du temps et des revenus, en particulier de l’assurance de revenus stables ou non.

L’immigration est très peu importante depuis 1975 et a très peu d’incidence sur la population active.

Le vieillissement de la population est de plus en plus important, il est lié à l’allongement de la durée de la vie et à l’arrivée des générations du baby-boom à un age plus avancé.

La population active va continuer à augmenter jusqu’en 2006 environ. A cette date il y aura à peu près un rapport de 100 actifs pour 117 inactifs (125 avec les chômeurs). C’est à comparer avec 1996 (100 actifs pour 161 inactifs). Ainsi malgré le vieillissement de la population, la part des inactifs diminue. La situation va se réinverser dans le futur, et devenir plus préoccupante à partir de 2020.


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5.2.2 Composition de la population active

Les actifs sont ceux qui exercent ou cherchent à exercer une activité professionnelle. Parmi les actifs se trouvent donc les travailleurs, salariés à temps plein ou à temps partiel, les travailleurs indépendants et les chômeurs.

Le temps partiel est en augmentation constante, en particulier le temps partiel subi qui correspond à 40% du temps partiel.

La proportion des femmes présentes dans la vie active a recommencé à augmenter à partir des années 70. Les jeunes ainsi que les plus de 55 ans sont de moins en moins actifs, en raison de la durée des études et des départs en pré-retraite. Pour les plus de 55 ans cela a plutôt tendance à se tasser.

Evolution des professions : tout d’abord il y a de moins en moins de travailleurs indépendants. Dans l’agriculture les actifs sont de moins en moins nombreux, ce qui correspond à l’évolution du secteur et à la politique agricole (favorise la concentration en raison du mode de subventionnement et les sorties d’activité). La proportion de petits commerçants diminue également, car ils sont concurrencés par les grandes surfaces, en particulier, qui sont nettement plus efficaces. Il y a aussi une diminution du nombre d’ouvriers, également, maintenant moins nombreux que les employés. Les augmentations concernent des cadres et professions intermédiaires (instituteurs, techniciens), mais ce sont les employés qui augmentent le plus vite.


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5.2.3 Evolution de la part des secteurs

Traditionnellement, trois secteurs sont considérés : le secteur primaire correspond à la production agricole, et à celle de bois. Le secteur secondaire comprend les mines et la transformation en produits manufacturés, l’industrie. Le secteur tertiaire correspond à la production de services.

Au niveau du classement par secteurs, le primaire régresse depuis le début de l’industrialisation, et atteind maintenant 4%. Le secondaire est passé par un maximum en 1974 (46%) et régresse depuis (24% en 2000). Le tertiaire a toujours progressé, et maintenant correspond à 72%. Cette évolution tient à la fois à des modifications dans la productivité dans ces secteurs, et également à l’évolution de la demande liée à l’évolution du niveau de vie.

En particulier dans l’industrie et l’agriculture, le changement technique a permis de diminuer notablement l’emploi dans ces secteurs pour une même production tandis que dans le tertiaire les augmentations de productivité ont été beaucoup moins importants. Au niveau de la demande, les besoins en bien d’équipement électro-ménagers et en voitures sont désormais satisfaits, et c’est plutôt la demande de services, en particulier loisirs et santé qui augmente.


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5.3 Le chômage


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5.3.1 Mesure du chômage

Deux définitions existent pour le chômage.

Certains chômeurs au sens du BIT ne sont pas à l’ANPE (+55 ans dispensés de rechercher un emploi). Mais des chômeurs découragés qui ne cherchent plus, ou des chômeurs qui ne sont plus disponibles mais pointent quand même à l’ANPE, ne sont pas chômeurs au sens du BIT. Environ 2 400 000 chômeurs pour l’ANPE.

Les frontières entre inactivité et chômage ne sont pas étanches, ainsi lorsque les perspectives d’emploi augmentent, des inactifs reviennent sur le marché du travail. On considère ainsi que lorsque 5 emplois sont créées un inactif redevient chômeur.

On distingue le chômage frictionnel dit encore volontaire et le chômage structurel dit encore involontaire.

Le chômage est loin de concerner chacun de la même façon. Ainsi certains chômeurs, en particulier des chômeurs peu qualifiés ont tendance à rester plus longtemps au chômage, à alterner petits boulots et chômage. Par contre d’autres catégories ne seront quasiment jamais au chômage.


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5.3.2 Les causes du chômage

Globalement le problème du chômage provient d’un nombre d’emplois plus faible que le nombre d’actifs. En France la population active a augmenté en raison de l’évolution démographique et de l’augmentation du travail des femmes. Il faut maintenant comprendre pourquoi un nombre d’emplois suffisant n’a pas été créé.


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5.3.2.1 Le coût du travail

Pour les libéraux, le chômage résulte d’un coût trop élevé du travail associé à des prestations trop importantes données aux chômeurs, ou encore à une insuffisante flexibilité du marché.

Penchons nous d’abord sur le coût du travail. Selon les libéraux, une baisse du coût du travail, et donc des charges pesant sur les salaires, ou des salaires eux-mêmes, en particulier pour les travailleurs moins qualifiés leur permettrait de retrouver du travail, la demande pour ce type de travail augmentant si le coût baisse. Les prestations données à ceux qui ne travaillent pas encourageraient ces chômeurs à ne pas travailler en leur garantissant un revenu.

Le facteur explicatif d’un salaire trop élevé serait le rôle des syndicats qui agiraient comme un monopole et maintiendraient trop haut le salaire au détriment de l’emploi.

Au niveau de la flexibilité, on peut distinguer deux types de critiques. D’une part, il s’agit de l’inadéquation du niveau ou du type de formation par rapport aux emplois proposés liée à des insuffisances des systèmes scolaires ou de la formation permanente ou encore une insuffisance de la mobilité géographique des demandeurs d’emploi qui ne se déplacent pas là où il y a du travail.

D’autre part il s’agit du manque de flexibilité au niveau de l’entreprise pour s’adapter aux variations de la demande, à la fois au niveau interne, les entreprises ne pouvant pas assez moduler le niveau d’emploi des salariés en raison de contraintes de durées légales du travail (hebdomadaire), de l’existence de jours fériés, du coût des heures supplémentaires, et également externe (contraintes sur les licenciements, insuffisance du temps partiel), si cette flexibilité était possible les entreprises embaucheraient plus.

Pour les libéraux, le chômage est la conséquence de ces facteurs, qui se traduisent d’abord par une substitution du travail par le capital. Ceci correspond au niveau de la firme par une utilisation de techniques plus intensives en capital, et au niveau de la branche par des baisses de prix relatives pour les entreprises employant moins de main d’œuvre qui vont occuper une place moins importante dans l’économie. Les entreprises peuvent également délocaliser vers des pays ayant un coût du travail inférieur, en particulier des pays en voie de développement ou les autres pays développés.

Ce type de chômage, qui serait causé par des salaires trop élevés correspond au niveau de l’équilibre général à un emploi trop faible en raison du coût du travail trop élevé par rapport au niveau des prix et également une offre de biens plus faible que ce qui pourrait être absorbé par les ménages leur demande étant élevée en raison de la faiblesse des prix par rapport aux salaires. Les entreprises butent sur leur contrainte de rentabilité.

Une autre caractéristique du salaire est sa rigidité à la baisse. Pour comprendre ce qu’est la rigidité à la baisse on va donner un exemple : Supposons qu’un épisode de surchauffe de l’économie ait provoqué une augmentation du salaire. Les salaires seront dit rigides à la baisse si une phase dépressive ne s’accompagne pas d’une baisse de ces salaires. Plus généralement une variable est rigide à la baisse lorsque l’inversion des causes qui l’ont fait augmenter ne la font pas baisser. Les prix sont en général rigides à la baisse.

D’autres explications pour un salaire trop élevé existent. Ceci permet également d’expliquer la rigidité à la baisse des salaires et de l’emploi. Une première explication est que l’hétérogénéité des travailleurs va pousser les entreprises à payer les travailleurs considérés productifs à un niveau plus élevé. Une deuxième explication est liée au fait que le travailleur, une fois embauché, peut moduler son travail effectif. Il s’agit de pousser le travailleur à faire le maximum en lui donnant un salaire ou des primes élevés, de telle sorte qu’il regrettera encore plus la perte de cette rémunération en cas de fin d’activité. La troisième explication provient des coûts de rotation. Ce sont des coûts liés au remplacement des travailleurs, en particulier les coûts de formation des employés aux spécificités de l’entreprise. Ces coûts irrécupérables incitent d’autant les entreprises à garder et payer plus leur main d’œuvre.


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5.3.2.2 La faiblesse de la demande

Pour les tenants de cette théorie, le chômage provient d’une demande totale trop faible. Si les entreprises ne payent pas assez ou n’embauchent pas, elles vont réduire la demande pour toutes les autres entreprises. Individuellement l’entreprise n’a intérêt à embaucher que si les autres le font également, mais comme il n’y a pas de coordination aucune entreprise n’embauche.

Cette situation est caractérisée au niveau de l’équilibre global par un emploi trop faible mais également une offre de biens trop élevée par rapport à la demande solvable. Les ménages ne peuvent acheter les biens produits en raison de leur prix trop élevés par rapport au revenu qu’ils ont. Les entreprises butent sur leur contrainte de débouchés.


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5.3.2.3 L’évolution de la productivité, de la demande et de la croissance

Les causes du chômage peuvent également être cherchées dans les évolutions des techniques ainsi que dans celles de la demande. En effet si la croissance de la productivité, en particulier de la productivité du travail est trop rapide par rapport à la croissance, le nombre d’emploi permettant d’obtenir un certain niveau de production sera moindre. Si dans le même temps la population active augmente le chômage augmentera d’autant plus.

Ainsi les investissements de productivité ont plutôt tendance à réduire l’emploi, tandis que les investissements de capacité l’augmentent. En fait la décision d’investir, le type d’investissement et l’accroissement de productivité résultant de cet investissement ne sera pas indépendant de considérations sur le coût du travail. Cependant d’autres facteurs entrent également en jeu de façon au moins aussi décisive. L’évolution de la demande, le progrès technique et ce que les consommateurs désirent (ou ce que les entreprises suscitent comme désirs) vont déterminer les secteurs dans lesquels la croissance aura lieu.


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5.3.2.4 Le chômage depuis les années 70

Peut-on donner une idée des mécanismes responsables du chômage depuis les années 1970 ? Selon moi, tout a commencé par une dégradation de la croissance causée entre autres par le choc pétrolier, la baisse de la productivité liée au modèle tayloriste et les désordres monétaires liés à la fin du régime de change fixe. L’investissement qui s’essouflait s’est écroulé. Dans le même temps, les salaires se sont maintenus. Dans ce cadre s’est mis en place à la fois un chômage de type classique et un chômage lié à la faiblesse de l’investissement.

Dans les années 80 le coût relatif du travail a fortement baissé tandis que l’investissement a redémarré. Cependant il s’agissait essentiellement d’investissement de productivité. Le chômage s’est progressivement transformé en chômage lié à un investissement de productivité trop important et une baisse de la demande solvable. Cette tendance s’est poursuivie dans les années 90. La récession de 91-93 est cependant plus attribuable à une faiblesse de l’investissement lié à des taux d’intérêts trop forts. En 1998 une reprise liée à une augmentation de l’investissment en particulier dans les nouvelles technologies a eu lieu. Depuis 2001 et le choc du 11 septembre ce sont les contraintes de débouché qui sont le plus importantes, avec une perte de confiance des ménages et des entreprises, qui tend à se résorber.


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5.3.3 Des solutions ?

Il va s’agir maintenant de critiquer ces théories en lien avec l’étude des diverses solutions préconisées et de leur efficacité.

Il faut toujours garder à l’esprit que dans tous les cas il peut exister un effet d’aubaine (une mesure va modifier le moment auquel se fait une décision et non pas la décision elle-même), et un effet de substitution (remplacement d’un emploi par un emploi concerné par une mesure et non pas création d’un nouvel emploi).


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5.3.3.1 La flexibilité du travail

La flexibilité prise dans le sens de flexibilité géographique ou d’inadéquation du niveau de formation n’est pas une cause très pertinente étant donné que le chômage touche tout le monde et toutes les régions. Il y a des différences qui peuvent être importantes mais globalement les causes sont ailleurs. Et ce d’autant plus que, justement en raison du chômage, le niveau d’études a fortement augmenté. Il y a un bien plus grand nombre de diplômés, de niveau plus élevé, même si le niveau moyen a baissé.

Au niveau de la flexibilité interne des entreprises, l’application des 35 heures et du volet de l’annualisation ont montré qu’il y avait effectivement des possibilités pour certaines entreprises d’améliorer l’utilisation du capital et d’être plus efficace dans l’allocation du temps de travail des salariés. Cependant ceci n’est pas général. Cela a quand même permis d’absorber une partie du coût des 35 heures. Utilisé seul cela aurait impliqué une dégradation de l’emploi.

Au niveau de la flexibilité externe de nombreuses réglementations ont permis aux entreprises de licencier plus facilement, de baisser le coût de l’intérim. L’effet en terme d’emploi n’est cependant pas évident.

Cette flexibilisation s’est généralement faite aux dépens des catégories les plus pauvres et les moins formées creusant les inégalités. La France reste cependant loin de ce qui s’est passé aux Etats-Unis, dans ce pays certains travailleurs cumulent plusieurs emplois sans sortir de la pauvreté.


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5.3.3.2 La réduction des coûts du travail

A l’intérieur d’une branche, le travail n’apparaît pas comme particulièrement substituable au capital. Le coût du travail n’est qu’un élement dans la décision d’embaucher ou pas. Cependant l’effet de substitution entre branches semble possible et induit un effet global plus important.

Le coût du travail s’est abaissé dans les années 80 sans que le chômage diminue. Depuis 1993, cette baisse s’est accélérée avec des baisses des charges, qui ont également eu lieu dans le cadre des 35 heures et ont été récemment étendues à toutes les entreprises. Ces mesures ont un effet positif léger. Mais elles ont l’avantage de ne pas coûter à plus long terme.

La baisse du coût du travail a également tendance à augmenter les inégalités, les pauvres travaillent sans sortir de la pauvreté et sortent finissent par sortir du marché du travail sans avoir d’indemnités (c’est le cas aux Etats Unis).

Pour ce qui concerne les minima sociaux, il semble que les chômeurs volontaires soient peu nombreux, en effet les chômeurs récurrents sont aussi en général les plus pauvres. En outre les mécanismes liés aux minima sociaux sont plutôt incitatifs. : il est plus rentable de ne pas travailler que de faire un mi-temps au SMIC mais il est toujours plus rentable de faire un temps complet au SMIC (en perdant les minima sociaux). En prenant en compte également la diminution des prestations liées à l’augmentation du revenu, on obtient un effet toujours incitatif, mais nettement moins important. Ce phénomène est donc susceptible de jouer même si c’est dans des proportions plus faibles que ce que disent les libéraux.

En fait il faut également prendre en compte d’autres facteurs que la stricte augmentation de revenu, en effet le travail peut être perçu de différentes façons dépendantes de la personne, mais également du travail proposé. Certains types de travaux sont en effet jugés dégradants ou pénibles, d’autres enrichissants, par exemple, et le fait de travailler peut être vu comme une contrainte ou facteur d’inclusion dans la société. Enfin la question des minima sociaux et de l’incitation au travail, même si elle est problématique n’est pas en cause aujourd’hui étant donné que de nombreux demandeurs d’emplois acceptant n’importe quel travail ne le trouvent pas.


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5.3.3.3 Relance budgétaire

Dans cette optique le revenu des chômeurs doit être soutenu afin de maintenir la demande et les débouchés pour les entreprises. Des mesures telles que des mécanismes d’aide à l’emploi dans le secteur public ou privé, des pré retraites vont entrer dans ce cadre, même si leur objectif n’est pas directement une relance.

L’effet est important à court terme, ces politiques permettent d’éviter une grande partie du chômage. Mais à long terme elles sont plus problématiques. D’une part, les personnes qui bénéficient des dispositifs en particulier d’emplois non marchands ne retrouvent pas plus de travail. D’autre part, ces mesures pèsent sur le budget et impliquent soit des politiques restrictives plus tard, soit une hausse du taux d’intérêt.

Ces mesures permettent donc de rendre le chômage tolérable mais ne sont pas une véritable solution.


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5.3.3.4 L’action sur la productivité

Il s’agirait de favoriser le tertiaire (hôtellerie, restauration) étant donné que dans ce secteur les progrès de productivité sont moindres et de freiner la productivité. Cependant ce n’est pas tenable à long terme car l’investissement dépend de l’augmentation de productivité, cette solution pénalise la croissance. Elle conduit également à favoriser un certain retour de la domesticité et de services aux personnes relativement improductifs.


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5.3.3.5 La réduction du temps de travail (RTT)

Commencé par De Robien, puis par deux lois Aubry, elle a été couplé avec des baisses de charges, un gel des salaires et l’annualisation du temps de travail. Elle a plus ou moins réussi suivant les branches. Lorsqu’il y a eu des gains de productivité correspondant à une meilleur utilisation de la main d’œuvre, l’effet sur l’emploi a été pluôt positif. Si il y a recours à des heures supplémentaires l’effet n’est pas très bon.

Pour un certain nombre de salariés, la diminution du temps de travail est allée de pair avec une dégradation des conditions de travail correspondant à moins de pauses et un travail plus intensif.

Au final cette mesure a été la plus efficace en terme d’emplois créés par rapport aux moyens mis en œuvre.


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5.3.4 L’exemple des autres pays

Deux autres modes de gestion du chômage opposés existent, d’un côté le modèle anglo-saxon et de l’autre le modèle nordique.

Dans le cas anglo-saxon (Etats-Unis en particulier), les négociations salariales sont décentralisées, les salaires sont individualisés, le coût du travail peu qualifé est faible tandis que le travail qualifié est cher, les minima sociaux et les allocations chômage sont faibles. La conséquence de ce mode de régulation est un chômage relativement faible, des inégalité importantes, avec en particulier des pauvres qui travaillent beaucoup, et de façon corrélative une délinquance très importante, ce qui conduit à une population carcérale très importante également (2% de la population active, contre 0,03% en France).

Dans les pays nordiques (Danemark, Suède, Finlande) les négociations sont centralisées et portent en particulier sur le temps de travail, les inégalités de salaire sont peu importantes, le temps partiel volontaire est répandu, et les allocations chômage et minima sociaux sont très généreux et financés par l’impôt. La conséquence de ce mode de régulation est également un chômage faible, mais aussi des inégalités très faibles.


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